«Les grand-mères d’aujourd’hui sont des femmes actives, dynamiques et intelligentes » souligne Michaela Hansen, fondatrice de l’agence Granny Aupair à Hambourg – « même avec quatre petits-enfants ». Pour la « Fête des Grands-Mères » qui, dimanche prochain, sur le modèle de la Fête des Mères, doit impulser la vente de fleurs, Michaela Hansen revendique : « Les grand-mères modernes ne veulent pas de fleurs, mais de la reconnaissance ! » Les Hambourgeoises souhaitent que les décideurs politiques et économiques acceptent enfin l’idée que leur génération souffre aujourd’hui de discrimination. « Alors que la place de ces femmes est au coeur de la société ! »
 
De nombreuses femmes de la génération des grand-mères refusent aujourd’hui, à l’âge de la retraite, de disparaître dans l’insignifiance. « Elles ont de l’ambition et sont beaucoup plus téméraires que leurs propres mères et grands-mères » souligne Michaela Hansen. « Jamais encore auparavant, une génération de femmes n’a mis autant de cœur à balayer des préjugés et saisi ainsi la vie à pleines mains, à un âge avancé ». Ces femmes refusent tout simplement de vieillir comme les grand-mères qu’une partie de la société veut toujours voir en elles. « Elles ne veulent pas passer aux oubliettes ou se laisser mettre des bâtons dans les roues, mais réaliser des rêves. Mais cela, le groupe des décideurs ne l’a pas encore compris ! » déclare Hansen.
 
Grâce à Granny Aupair, l’agence qu’elle a créée début 2010 (au fait, c’était la première du genre), plus de 400 femmes sont déjà parties comme Grannies aux quatre coins du monde. La discrimination commence dans les détails : Granny Aupair aimerait bien donner à ces dames en voyage plus de sécurité, telle que celle dont profitent tout naturellement les jeunes au pair. Hélas, la situation juridique actuelle ne le permet pas! Les Grannies ne peuvent partir à l’étranger comme les jeunes femmes avec un visa « au pair » : la limite d’âge se situe entre 25 et 30 ans. Dans les pays d’Europe, les entrées posent moins problème, mais en dehors de l’UE oui : elles ne peuvent entrer que comme touristes et ne rester que de 3 à 6 mois, selon le visa. „Nos Grannies évoluent, du point de vue de leur statut, dans une zone d’ombre. Mais nous ne nous laissons pas décourager! » insiste Hansen, combative, et exige : Les mêmes droits pour tous les au pair, quel que soit leur âge !
 
À part se retrouver autour d’un café, il n’y a que peu d’activités pour les « jeunes mamies ». Et pourtant, cette génération à la retraite réfléchit très concrètement à son avenir ! « Mes Grannies au pair se sont demandé : Est-ce que, par hasard, tout s’arrête là pour moi ? » Les Grannies au pair sont de la génération des soixante-huitards et des hippies et abordent le troisième âge d’un oeil critique et avides d’expérimentation. « Elles possèdent l’expérience inestimable d’une vie vécue et veulent s’impliquer dans la société, dit Hansen. Hélas, leur compétence sociale reste trop souvent inexploitée ». Michaela Hansen souligne: « Ces femmes ne veulent pas de fleurs pour la Fête des Grand-Mères, mais de la nouveauté! »